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Saturday, August 8, 2020

La majorité en plein dilemme sur le bien-être animal - Sud Ouest

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Les prises de position se multiplient, marquant une tendance de fond : la cause animale s’installe dans l’agenda politique. Un enjeu électoral que la majorité gouvernementale tente tant bien que mal de prendre à bras-le-corps.

Lors des élections européennes de mai 2019, le Parti Animaliste avait recueilli 2,16% des suffrages, avec près d’un demi-million de voix. Un score non négligeable, suffisant pour placer la thématique dans le débat public.

Ils sont presque autant à se positionner en faveur du Référendum d’Initiative Partagée (RIP) porté par le journaliste Hugo Clément et les chefs d’entreprise Xavier Niel (Free), Marc Simoncini (Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (Vente privée). Parmi les six mesures mises en avant : l’interdiction de l’élevage en cage, de la chasse à courre, des élevages à fourrure…

Un sursaut, "après trois ans d’immobilisme"

"Le RIP est particulier car il a au départ été porté par des entrepreneurs pas identifiés comme étant des défenseurs des animaux. Ça change le rapport de force", se réjouit Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Bardot. De quoi réveiller une majorité jusqu’alors timide sur le sujet. "On a le droit de ne pas aimer les animaux, mais pas de ne pas écouter ses citoyens", explique Loïc Dombreval, député marcheur et porteur d’une proposition de loi sur les animaux de compagnie.

>>  À lire aussi : Bordeaux : le maire Pierre Hurmic se dit favorable à un "référendum pour les animaux"

"Il y a des élus qui ne sont pas insensibles à la cause animale, qui portent le sujet devant l’Assemblée nationale", souligne Christophe Marie. "Chez LREM, il y a une compétition, assez bénéfique finalement, pour savoir qui va le plus se positionner sur la question".

Un sursaut bienvenu après "trois ans d’immobilisme", selon les associations de défense des animaux. Jean-Charles Fombonne, président de la SPA, raconte, avec le remaniement de juillet, les "espoirs douchés. On s’attendait à un secrétariat d’État à la Condition animale, quelqu’un de nouveau. Et rien. Ce n’est même pas du pessimisme, c’est de l’incompréhension."

Hésitations 

Cette absence de signal politique clair, certains comptent bien en profiter. Le groupe "Ecologie, Démocratie et Solidarité" (EDS), récemment créé sur l’aile gauche de la majorité, a fait du bien-être animal une de ses priorités.
Son président, Matthieu Orphelin, ambitionne de présenter une proposition de loi lors de la niche parlementaire du groupe, début octobre.

"Elle sera inspirée du référendum", annonce-t-il, "mais sera adaptée pour ne pas être dans l’affrontement. Je pense qu’on peut progresser en le faisant avec les acteurs." La tâche s’annonce cependant ardue pour obtenir de réelles avancées. Une autre partie de la majorité y est farouchement opposée.

"Les chasseurs sont influents au sommet de la Macronie, on l’a vu pendant les présidentielles", souligne Samuel Airaud, de l’équipe politique de L214. Parmi ces influents, le député Alain Perea affiche son hostilité au RIP. "Il est hors de question que je soutienne le RIP, je me battrai pour qu’il n’aboutisse pas", martèle-t-il. Pour lui, les mesures concernant la chasse relèvent de la "manipulation". 

"Pendant une chasse à courre, il y a une poursuite qui peut effrayer les animaux, certes, mais quand on se promène en 4×4, qu’on va courir, qu’on amène ses enfants dans la forêt, les animaux sont aussi effrayés."

En mars 2019, devant la Fédération nationale des chasseurs, l’ex-secrétaire d’État à la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, avait assuré les chasseurs du soutien "avec passion" d’Emmanuel Macron. Pourtant, selon Christophe Airaud de L214, " les responsables politiques commencent à mesurer que c’est un enjeu électoral" à mesure que la cause animale gagne des sympathisants.

Cet électorat, la Macronie ne semble pas prête à tout pour le conquérir, et certainement pas à risquer de s’éloigner d’une partie du monde rural. En témoignent les hésitations de la majorité gouvernementale au sujet de la chasse à la glu, entre baisse annoncée des quotas et réunion, vendredi à Matignon, avec une délégation de chasseurs. Pour le député EDS Matthieu Orphelin, il faudra bien trancher. "Il va falloir prendre des positions fortes : sur la chasse à courre, le 'en même temps’, ça va être compliqué…"
 




August 08, 2020 at 01:48PM
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